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Chaque année, lorsque novembre pointe le bout de son nez, des moustaches de toutes formes et de toutes tailles fleurissent sur les visages, et ce n'est pas seulement une question de style. Movember, ce mouvement devenu global, rassemble hommes et femmes autour d'une cause commune : la lutte contre les cancers masculins et la promotion de la santé mentale et de la prévention du suicide chez les hommes.
Dans cet esprit de sensibilisation et de soutien, il est temps de s'attaquer à un sujet encore trop souvent éludé : la sexualité en lien avec le cancer de la prostate et des testicules. Le cancer touche, certes, le corps, mais aussi l'intimité, l'identité et la vie relationnelle.
Movember nous rappelle que, derrière chaque moustache, il y a une histoire, des luttes et une voix qui mérite d'être entendue. Alors, engageons-nous ce mois-ci non seulement à laisser pousser notre moustache mais aussi à ouvrir les conversations, à soutenir nos proches et à briser ensemble les tabous autour de la sexualité et des cancers masculins.
Comprendre les cancers masculins
Cancer de la prostate
Le cancer de la prostate est une maladie durant laquelle des cellules malignes se forment dans les tissus de la prostate, située sous la vessie et devant le rectum. Elle joue un rôle clé dans la production du liquide séminal, contribuant à la survie et au transport des spermatozoïdes.
Le cancer de la prostate est le deuxième type de cancer le plus fréquent chez les hommes à travers le monde. Un homme sur neuf sera diagnostiqué avec ce cancer au cours de sa vie, bien que la survie soit relativement élevée, surtout si la maladie est détectée tôt.
Les symptômes peuvent inclure des difficultés à uriner, des douleurs lors de l'éjaculation ou des douleurs osseuses. Cependant, ces signes ne sont pas spécifiques au cancer de la prostate et peuvent être liés à d'autres affections bénignes.
Les facteurs de risque incluent l'âge, l'ethnicité, les antécédents familiaux et des facteurs génétiques. Des éléments de mode de vie, comme l'alimentation, peuvent également jouer un rôle.
Cancer des testicules
Le cancer des testicules, moins fréquent que celui de la prostate, se développe le plus souvent dans les cellules qui sont responsables de la production de sperme.
Bien qu'il représente seulement environ 1% de tous les cancers masculins, sa fréquence a augmenté au cours des dernières décennies. Heureusement, il reste l'un des cancers les plus traitables, même à un stade avancé.
Les symptômes peuvent inclure une masse ou un gonflement indolore dans l'un des testicules, une sensation de lourdeur dans le scrotum, une douleur sourde dans l'abdomen, et parfois, une soudaine accumulation de liquide dans le scrotum.
Les facteurs de risque peuvent inclure des antécédents familiaux, une anomalie du développement testiculaire et certaines anomalies génétiques.
Impacts des traitements sur la sexualité
La confrontation au cancer entraîne une bataille qui se joue sur plusieurs fronts. Au-delà des enjeux de survie, les traitements contre les cancers masculins ont des répercussions profondes sur la sexualité.
Cancer de la prostate
Les options thérapeutiques contre le cancer de la prostate, bien que salvatrices, ne sont pas sans conséquences sur la vie sexuelle des hommes qui y sont soumis.
- Chirurgie : L'ablation de la prostate peut entraîner des dysfonctions érectiles. L'incontinence urinaire, autre effet secondaire possible, peut également peser lourd sur la confiance et l'image de soi, affectant ainsi la libido.
- Radiothérapie : La radiothérapie peut endommager les tissus et nerfs environnant la prostate. Les effets sur la fonction érectile peuvent survenir progressivement, avec une baisse de la qualité des érections et parfois des douleurs lors de l'éjaculation.
- Hormonothérapie : En diminuant le niveau de testostérone, l'hormonothérapie affecte directement la libido et peut mener à des troubles érectiles. Ces effets sont généralement réversibles à l'arrêt du traitement, mais peuvent avoir un impact durable sur le bien-être sexuel.
Cancer des testicules
Le cancer des testicules et ses traitements présentent également des défis pour la sexualité et la fertilité.
- Chirurgie : L'ablation d'un testicule, peut avoir un impact psychologique significatif en raison de la modification de l'image corporelle. Toutefois, si l'autre testicule est sain, la production de testostérone et la capacité à obtenir des érections ne devraient pas être affectées. Cependant, la fertilité peut être compromise.
- Chimiothérapie : La chimiothérapie peut endommager temporairement la production de sperme et réduire la libido. Ces effets sont souvent réversibles, mais cela peut prendre du temps et une patience considérable pour un retour à la normale.
Vivre avec les changements sexuels après un diagnostic
Recevoir un diagnostic de cancer est un tournant dans la vie, et les répercussions sur la sexualité peuvent ajouter une couche de complexité à cette épreuve.
Communication avec le partenaire : Le cancer, bien qu'expérimenté physiquement par un seul, touche émotionnellement les deux partenaires. Discuter des peurs, des inquiétudes et des attentes peut atténuer l'anxiété et renforcer l'intimité. Cela permet également d'explorer ensemble de nouvelles façons de donner et recevoir du plaisir, en tenant compte des changements physiques et émotionnels.
Soutien psychologique : Des psychologues ou des sexologues formés aux problématiques du cancer peuvent fournir un espace sécurisé pour discuter des difficultés rencontrées. Des groupes de soutien peuvent également offrir une solidarité et des conseils précieux.
Traitements médicaux : Les traitements médicaux, tels que le Viagra, peuvent être prescrits pour la dysfonction érectile. Des dispositifs comme les pompes à pénis ou les anneaux péniens offrent d'autres options.
Movember, avec sa mission d'ouvrir le dialogue sur les problèmes de santé masculins, rappelle l'importance de ne pas affronter seul ces défis. Il existe des ressources et des communautés prêtes à soutenir les hommes dans leur parcours vers une nouvelle normalité sexuelle et émotionnelle après un cancer.
La sexualité après un diagnostic de cancer peut être transformée, mais elle ne doit pas être perdue. Avec les bons outils et le soutien, les hommes peuvent redécouvrir une intimité satisfaisante et significative.
